Et voilà en exclusivité mon premier roman, qui après des jours et des jours de travail, à réussi à atteindre le chiffre de deux chapitres ! J'édite souvent les parties déjà créées, et actuellement, l'histoire stagne. Ne vous attendez pas à grand chose après la suite, et attendez vous aussi à de nombreuses versions remaniées par la suite.
Ceci n'est que le début du premier chapitre. Si ça plaît, je mettrai la suite, et ce jusqu'à ce que j'atteigne le deuxième et fatidique chapitre
Le vent soufflait très fort en cette période sans pitié de l’hiver. En pleine apogée du froid, ce début d’année se révélait être le moins neigeux mais le plus glacial de la dernière décennie. La nuit, plus en avance que d’habitude, débarquait petit à petit, avec en tête la lune, grande, fière, mais surtout impatiente de bouter aussi rapidement que possible le soleil de sa place. Notre bon astre lumineux, roi des planètes, dut admettre que l’heure était venue de se coucher, mais il le regrettait : il mit bien du temps à descendre vers son royaume, à l’Ouest.
Les quelques passants de la cité d’Etendopolis se plaignaient silencieusement du « froid atroce », alors qu’eux, au moins, couverts de gros pulls et de blousons bien chauds, possédaient une maison ou au moins un lieu d’habitation. Les sans abri, contrairement à ces chanceux, se réchauffaient à leur manière : ils se regroupaient dans l’endroit le plus abrité possible, dans leurs sacs de couchage austères. Le Musée des Sciences, en plein centre ville, accueillait ces miséreux SDF en son enceinte sans problème la plupart du temps, mais aujourd’hui, hélas, son propriétaire s’est absenté à des fins personnels...
Non loin des arrêts de bus Maréchal-ferrant, des lampadaires grisaillés laissaient remarquer le brouillard givrant à travers la lumière orangée. De grands immeubles s’imposaient parmi les autres petits bâtiments, malgré leur couleur beige ou brunie peu sympathique. Les centres commerciaux environnants, aux couleurs vives et tapissés de grands panneaux publicitaires divers, s’ennuyaient et restaient silencieux, alors qu’en pleine journée, ces bâtisses sont les plus bruyantes de la ville. Mais, notre histoire ne débute que vers les plus brumeuses, profondes, et surtout mystérieuses rues de notre métropole, non loin du fameux Grancours.
Grancours, comme son nom l’indiquait (involontairement ou volontairement ?), était un large fleuve gelé, longeant les bâtiments d’Etendopolis, en clôturant ainsi d’un grand ovale le centre de la ville et repartant vers la mer la plus proche. Jetons un œil à la maison construite juste sur le quai à côté...
Le bar Drakkar, un agréable restaurant normand très ancien (depuis 1562, indiquait l’écriteau moyenâgeux en haut de l’entrée), restait ouvert malgré le froid mordant et l’heure commençant à être tardive. Ses fenêtres quadrillées en de larges rectangles de verre poussiéreux et glacées illuminaient un modeste coin de la rue d’une lumière jaune. Le bâtiment, entièrement ou presque en bois, était recouvert d’un givre grisâtre collé contre les parois. A l’intérieur et dès l’entrée, la chaleur soudaine réchauffait agréablement le corps de chaque visiteur. Une horloge en chêne grossièrement taillée indiquait vingt heures dix-sept. Les tables et les chaises, d’un bois poli d’une manière probablement très vieille, étaient entreposées contre les murs craquelant et les fenêtres embuées. A chaque meuble, une petite chaloupe normande était superbement gravée à un endroit voyant, attirant ainsi l’attention des clients. Le bar, lui aussi en bois de hêtre et placé judicieusement à quelques mètres de l’entrée, rassemblait patron, clients assoiffés ou ayant trop bu contre sa devanture.
Ding-ding !La clochette d’entrée, d’un bronze rouillé, retentit soudain puis fut suivit d’un léger claquement de porte. Deux hommes, l’un plutôt grand, habillé d’un type d’imperméable orange vif où l’on y avait finement peint : « Matériaux & Cie, tôles, rouages et autres métaux d’occasion à petit prix, Etendopolis centre, 26 rue du Doyen » et l’autre à la bedaine confortable, à la figure potelée et habillé d’un uniforme bleu électrique où l’on pouvait lire : « Aqua-shop La Bigbulle, tout pour le poisson, tout pour le client, 59 rue du Lac, Etendopolis centre » entrèrent dans le pub avec un air fatigué. L’un d’eux s’adressa au patron, un homme à la figure avenante et à la barbe touffue, en train de sécher ses verres à l’aide d’un torchon.
-Bonsoir, Olaf ! Quel est le plat du jour aujourd’hui ?
-Steak tartare avec haricots, répondit Olaf de sa voix chaleureuse, accompagné d’une bière normande tiède, et comme dessert, une part de tarte à la poire style Viking. Ca vous va ?
-Pas de problème ! Deux plats du jour, alors !
-Ca marche ! Installez-vous table treize, au fond, près des trophées de sanglier.
Les deux hommes s’installèrent donc sur cette fameuse table treize, puis se délestèrent de leur uniforme en admirant les têtes de sangliers terrorisées plaquées au mur.
Le plus gros débuta alors la conversation :
-Alors ? Quoi de neuf, Fred ?
-Devine quoi ! raconta le dénommé Fred. J’ai lu dans L’Etendopolis Soir qu’un certain Gilles Maginée, avocat, a disparu mystérieusement après avoir pris le bus au Maréchal-Ferrant.
-Tiens ? J’ai entendu parler de lui… dit l’autre en se creusant la mémoire. Ah, oui ! C’est celui qui a défendu sans y arriver totalement le célèbre bandit-pâtissier, Pat Hattarte !
-Exactement, Loïc, acquiesça Fred. Et le plus louche, c’est qu’il n’est pas allé loin après ça. Il s’est arrêté en face de la pâtisserie Hattarte, aujourd’hui délabrée, et c’est ici qu’il a disparut, d’après l’inspecteur McRatiz.
-McRatiz est un pauvre idiot menteur, commenta vivement Loïc accompagné d’un hochement puissant de tête.
-Je suis d’accord avec ça, mais McRatiz a déjà été jugé pour mensonges publics, et je ne pense pas qu’il ait osé une fois de plus à dire des bobards tels que le meurtre de la famille Bonvive ou le trafic secret de drogue dans une école primaire. Non, je crois qu’il a raison, pour une fois.
-Possible… Mais ce monsieur se méfie de tout comme de rien, il paraît… Si l’on en croit ce qu’on m’a dit, il ne est normalement impossible qu’il puisse se faire piéger.
-L’on pourrait l’espérer, soupira Fred, mais McRatiz a des preuves. Son chapeau melon étiqueté à son nom, laissé au sol comme une vieille chaussette. Je ne suis pas sûr qu’une personne digne de raison ferait une chose pareille.
-Ouais, mais quand même, insista Loïc, entêté jusqu’au bout, McRatiz aurait été capable de dire tout le contraire. Jamais je n’ai vu de tel menteur de toute ma vie. De plus, Justin Bonvive est un de mes cousins. S’il était tué, je l’aurais su avant cet imposteur de McRatiz !
-C’est juste. Mais je le répète une fois de plus, je crois McRatiz, malgré moi ! Il n’y a pas d’autre solution. Tu l’as dit toi-même. Il est trop méfiant et expérimenté pour se faire piéger. Il a dû être menacé avec une arme ou autre chose du genre, donc McRatiz peut dire la vérité.
-Oui, tu dois avoir raison, admit finalement Loïc. Maginée est trop doué pour se faire prendre par je ne sais quel guet-apens d’amateur. A propos, je trouve vraiment qu’il a été très compétent, lors du jugement de Pat Hattarte. Une demi-année de prison avec sursis, et mille euros d’amende pour une fraude qui valait dix bonnes années de prison sans le moindre sursis et dix mille euros d’amende.
-Cet homme vaut son pesant en euros, conclut Fred avec un sourire. Dommage qu’il ait disparu aussi subitement.
-Oui. C’est dommage.
Tels des fans déçus de leur star, ils soupirèrent tristement. Loïc décida alors de changer de sujet :
-Et comment vont les affaires ?
Le vendeur de matériaux se creusa la tête quelques instants, avant de répondre :
-Un homme bizarre, l’autre jour, m’a demandé des tôles en fer forgé, raconta Fred. Avec cela, il m’a dit s’il pouvait acheter en plus des rouages d’acier. Je lui ai demandé à quoi allait servir tout cela, et devine ce qu’il m’a répondu ?
-Non ?
-A faire la machine la plus dingue jamais crée au monde ! Incroyable !
-Etonnant ! approuva Loïc.
-Et en prime, il a dit à un gros costaud pas très malin, près de lui, de tout prendre. J’ai prévenu que c’était très lourd, et il a tout porté comme si de rien n’était.
-Et il a supporté la masse ?
-Oui. (Loïc poussa un petit « Waoh ! » admiratif)
-Et son nom ? demanda Loïc, avide d’informations. Comment s’appelait-il ?
-Hector Invyntox, d’après sa carte d’identité. Mais le grand, je n’ai aucune idée de son nom. C’est un habitué, apparemment, cet Invyntox.
-Quel drôle de nom ! dit Loïc, un sourire aux lèvres. Sans doute de tes nombreux clients fous, semble-t-il.
-Ouais. On rencontre de ces énergumènes, de nos jours !
Les deux compères eurent un petit rire et prirent soin de le rendre silencieux, puis Loïc reprit la parole.
-Moi, j’ai eu droit à un… Petit client. Et dans tous les sens du terme.
-Raconte donc, Loïc, l’incita Fred, intéressé.
-Il est entré dans le magasin, et là j’ai bien cru voir un gamin, étant donné sa taille d’un brochet venant de manger. (Fred laissa échapper une petite exclamation d’amusement) Je lui ai demandé : « Dis-donc, petit, tu n’as pas de parents avec toi ? » Et alors là, il a piqué une crise des plus étonnante ! Il a hurlé qu’il s’appelait Jones Holi, qu’il avait 32 ans et qu’il était venu non pas pour se faire insulter mais pour acheter un aquarium, le plus grand et le moins cher possible.
-Oulah ! souffla Fred, étonné. Un nain, mh ?
-Oui, un nain. Mais vu sa susceptibilité, mieux vaut ne pas l’appeler ainsi…
-Tu lui as demandé pourquoi il a acheté ça ?
Fred remplit son verre d’eau et le porta à ses lèvres.
-Oui, et là, moi aussi j’ai été très surpris, reprit Loïc, il m’a dit d’un ton indigné que ce n’était pas poli de demander aux gens où ils allaient dormir.
-Quoi ? s’étouffa Fred en recrachant tout d’un coup son eau sur la table à présent aspergée sur toute sa largeur. Où il allait dormir ? C’est… c’est dingue !
-Oh, tu sais, dit Loïc d’un air très sérieux, les gens peuvent se faire greffer des branchies, s’ils l’ont toujours rêvé.
Ils éclatèrent d’un grand fou rire incontrôlable qui résonna dans tout le Drakkar ; certains clients stupéfaits arrêtèrent même leurs conversations pour se tourner vers eux.
-Vos plats du jour, dit froidement une serveuse aux boucles dorées qui les interrompirent dans leur fou rire. Elle portait un casque cornu en plastique et une grande jupe mi-blanche et mi-écarlate ou l’on y pouvait lire : LE DRAKKAR : Petits plaisirs venus du Nord.
-Ah oui, merci, répondit le travailleur de l’entreprise Matériau & cie, encore sous l’hilarité.
-De rien, répondit la serveuse d’un ton indifférent. Et aussi, si vous pouviez rire un peu moins fort… Vous faites fuir les clients.
-Oui, désolés, s’excusèrent-ils, essuyant leurs yeux remplis de larmes de rire.
Ding-ding !
Une nouvelle fois, la cloche d’entrée sonna. Mais cette fois-ci, les buveurs du bar se tournèrent d’un air intéressé vers les deux hommes qui venaient d’entrer.
L’un portait une blouse blanche aux poches pleines de stylos, tout comme les grands scientifiques, et possédait d’étranges cheveux verts pomme coiffés d’une manière négligée. Avec son visage sérieux et ses mains aux doigts longs, l’on pouvait facilement imaginer en le voyant qu’il était un chercheur diplômé. Il accompagnait un autre homme.
Il était tout petit, environ un mètre dix de hauteur pour quarante de largeur et possédait des cheveux d’un noir de jais coupés à ras. Habillé avec un vêtement qu’un gamin de dix ans pourrait porter sans difficulté en tissu bleu, il avait un visage de petit garçon docile, avec un petit nez replet et des yeux d’un marron flamboyant.
Voili ! N'oubliez pas, j'éditerai ce début dès que j'en aurai l'occasion. On trouve toujours à améliorer !
La suite si ça plaît