Voilà. Le texte qui va suivre est tout neuf. Il date d'hier, en fait.

Je l'ai écris à l'occasion de la mort de Pierre. Je sais, il est mort il y à deux mois. J'ai juste eu du mal à m'y mettre, ne sachant quoi écrire qui serait à sa hauteur.

j'ai finalement écris ces quelques lignes. Voila. Donnez moi vos avis, si vous le voulez, je suis, bien heureusement, ouvert à toute critique, tant qu'elle est justifiée.

Encore une fois, un grand hommage à Pierre. Parce qu'il le mérite.
( Je vais joindre LE vrai hommage que j'ai posté sur son site avec, que vous sachiez. Désolé si je vous fait perdre votre temps. )

Hommage à Pierre.

Allez savoir si je suis au bon endroit.
Je dois l'avouer, c'est la deuxième fois que je viens ici seulement, et la première sur cette page. Pourtant c’est une envie sourde est pressante qui me pousse à écrire ceci. Une envie de crier ma peine, ma détresse.
Oui, comme tout le monde, je suis au courant de la mort de Pierre Bottero.
Avec lui est mort une partie de moi, je le crains.
Quel âge ? J’ai (que) 16 ans, et pourtant, je me sentais proche de lui comme je le suis d’Ewilan, de Salim, et de tous les autres.
Egocentrisme ?
J’en doute. J’aimais aligner ces mots sur ces feuilles, qui me faisaient penser à cet auteur hors du commun ; qui me rappelaient ses mondes, ses personnages. Sa vie.
Avec lui est mort une partie de moi.
Je n’ai plus écrit depuis qu’il est parti en nous laissant des étoiles dans les yeux, et un vide dans le cœur.
J’aime parler de lui comme si c’était un ami, parce que c’est bel et bien ce qu’il était à mes yeux. A nos yeux à tous. Un compagnon de route, qui nous a souvent aidés à retrouver notre chemin, et qui nous a plus d’une fois guidé à travers le brouillard.
A l’image de Merwyn, je sais que Pierre restera à jamais dans nos mémoires, comme l’homme qui a ouvert le premier Verrou. Celui de notre Imagination à nous. Celui de ma liberté.
Mes mots deviennent confus dans ma tête, et pourtant, je ne me sens pas capable de m’arrêter ici.
Je veux laisser ici quelque chose à la hauteur de son talent.
Je ne me leurre pas ; Je n’y arriverai pas. Mais je veux laisser une trace, parce qu’il le mérite, bien que je ne sois, après tout, qu’une jeune inconnu que tout le monde aura oublié demain.
Soit, alors oubliez-moi, mais ne l’oubliez pas.


Je pourrais écrire des pages et des pages de remerciements à Mr. Bottero, je pourrais vous crier ma tristesse pendant des heures.
Mais encore une fois, je ne suis ni aveugle, ni bête. Ma tristesse est la votre.

Larmes dans le noir
Gémissements douloureux
Tristesse Infinie.

Cette fois, je sens que je dois m’arrêter. Pour ne pas en faire trop (bien qu’il soit possible que certains trouvent que ça l’est déjà)
Je vais rester avec vous quelques temps, pour partager votre douleur, votre peine, vos espoirs. Vos vies.
Pour voyager avec vous.

Quelques jours sont passés depuis ; je relis ces phrases, et je n’en change rien. Je pense tout ce que j’ai dis. Je pense bien plus encore…
L’envie me vient d’écrire. Enfin ?
Alors pour lui, pour vous, je vais essayer.
L’envie d’avoir des ailes ne vous permet pas, à elle seule, de voler.
C’est pourquoi c’est juste un essai.
Un espoir.
Une tentative d’ouvrir les yeux, dans ce monde de noirceur qui est le miens depuis quelques mois.
Je n’ai pas la prétention de dire que les mots me viendront tout de suite. Je laisse donc quelques temps entre ce post et mon prochain, certainement celui ou j’aurais fais cet essai.

~Enchaîné.

Il faisait noir, il tremblait. Il avait froid.
Ses yeux s’ouvrirent, lentement, et il fixa le plafond, le regard vide.
Il se redressa, quitta son lit en réprimant un frisson glacé. L’hiver était là.
Lui, ne l’était plus.
Il se couvrit rapidement, de ce manteau en peau de siffleur qu’il ne quittait plus depuis quelques jours.
Ses pas étaient trainants, fatigués.
Ils le menèrent dans les rues d’Al-Vor. Levant les yeux au ciel, il perdit son regard dans un manteau blanc infini qui enveloppait la ville. Il ferma les yeux, attendant le baiser glacé qui lui caresserait le visage.
Rien. Il ne sentit pas la morsure du froid dans son cou.
Lui avait sentit celui de l’Infini.
Ses yeux se rouvrirent. La neige disparaissait quelques mètres au dessus de lui, comme happée par un gouffre magique. Al-Vor était protégée par un dôme invisible, empêchant le froid et la neige de prendre possession des lieux. Pourtant, un second frisson lui parcouru l’échine. Il resserra son manteau autour de lui, et repris sa route.
Il marcha jusqu’à la porte Sud.
Ses pas étaient trainants. Fatigués.
Il passa la porte, les mains enfouis dans ses poches, le regard embrumés par une chape de tristesse qu’il n’arrivait pas à expliquer.
Les dernières remparts de la ville dépassées, un vent glacial fouetta son visage et le força à resserrer encore un peu plus son manteau. Le dôme n’opérait plus maintenant, et il fut vite recouvert d’une fine couche opaline.
Les hautes tours de la ville disparaissaient dans son dos, sans qu’il ne jette un regarde vers l’arrière. Il marchait, dans l’immensité blanche, regardant les flocons flotter devant lui, tombant au ralentit. Le temps ne semblait plus avoir d’importance ici. Un simple être, aussi insignifiant soit-il, marchant vers l’inconnu. Vers l’Infini. Ses cheveux dansaient, fouettant sa nuque et son visage.
Il marcha des heures, porté par un sentiment qu’il ne comprenait pas. Qu’il ne cherchait pas à comprendre.
La terre sous ses pieds changea. Il grimpa sur une colline, et s’arrêta.
Face à lui s’étendait une mer figée, prisonnière des glaces qu’elle ne tarderait pas à briser. Derrière lui s’étendait une autre mer, d’ivoire et de douceur, dominée au loin par des montagnes majestueuses.
Des larmes lui montèrent aux yeux, comprenant finalement le sentiment qui faisait battre son cœur.
Malgré ces étendues sans limites, ces vents de liberté, il se sentait prisonnier.
Enchaîné.
Quelque chose grimpa sur sa jambe et se nicha dans son cou.
Un Chuchoteur. Il n’avait pas de message à délivrer. Juste un vide à combler.
L’homme s’assit dans la neige, refusant le froid, repoussant le frisson qui allait encore une fois glacer son cœur. Geler son âme.
Il se mit en boule, sentant dans son cou la chaleur du Chucoteur, là où il dormait en gémissant doucement.
Il se sentait seul.
Enchaîné.
Lui, avait découvert la liberté…


" La mort est un cadeau que nous offrent ceux qui partent. Un cadeau exigeant, écrasant, mais un cadeau.
La possibilité de grandir, de comprendre, de s'ouvrir, d'apprendre. " (« Ellanna, l’Envol ». Pierre Bottero).

Je ne peux que te remercier d'un si bel hommage... le reste serait superflue.

Content que ça te plaise.

Mais merci à lui. A cet homme qui a su me guider et m'emmener là où d'autre ont faillit. Il a su me faire découvrir ce que d’autre ne m’ont fait qu’entr’apercevoir.
Il m’a ouvert les yeux ; Il m’a ouvert le cœur.
Un grand merci à cet homme si grand, si bon.
Merci.

Superbe... Mes respects.

Un seul mot : Bravo.

En effet quelle bonne idée tu as eu de me guider vers tes textes mon cher Sehrz. J'avoue que si j'avais commencé par lire ce texte je me serais volontiers laissé convaincre que tu étais une fille... Du coup je ne sais plus quoi penser à ce sujet lol. C'est un bel hommage... A-t-on vraiment besoin de le dire puisque c'est une évidence à en faire fondre les coeurs les plus durs ?

Une autre question me vient à l'esprit... Connaissais-tu Pierre Bottero personnellement ? Parce que c'est l'impression que j'ai quand je lis ton texte.

Je ne l'ai jamais rencontré, mais mon frère et sa fiancée ont eu la chance de partager un repas avec lui dans le cadre d'une petite interview que mon frère devait faire pour ses études de lettre moderne. Moment qu'ils ont tous les deux beaucoup appréciés et la fiancée de mon frère est repartie avec un dessin dessiné de l'illustrateur et une dédicace de Pierre. Se tenant à jour des sorties de Pierre ils sont tombés sur la mauvaise nouvelle de son décès et j'ai pu en informer le reste du forum en créant à post à ce sujet.

Quoi qu'il en soit bravo pour ces textes, plus je te lis et plus j'ai hâte de lire cette fameuse nouvelle que tu nous prépare.